Le 22 mars marque la journée mondiale de l’eau, visant à sensibiliser les citoyens aux problèmes liés à l’accès à l’eau à travers le monde. L’occasion de zoomer sur un sujet qui touche particulièrement la région lyonnaise : les PFAS, des contaminants disséminés dans les milieux naturels par les activités industrielles. Mathieu Gautier, enseignant-chercheur au laboratoire DEEP, décrypte les enjeux derrière ces polluants éternels. Les PFAS : kesako ? Les PFAS, ou composés per- et polyfluoroalkylés, sont des substances chimiques persistantes présentes dans de nombreux produits de la vie quotidienne, tels que les vêtements techniques, les poêles antiadhésives ou encore les mousses ignifuges. Constituées de liaisons carbone-fluor très stables, ces molécules sont qualifiées de « polluants éternels » en raison de leur faible dégradabilité. Notamment transportés par l’eau, les PFAS s'accumulent dans les milieux naturels tels que les sols, et les organismes vivants. Des dangers pour la santé Malgré des progrès dans le traitement des eaux usées, les PFAS sont si répandus et difficiles à analyser qu’ils posent un enjeu majeur environnemental et de santé publique. Il existe des effets avérés sur la santé : les PFAS peuvent favoriser le risque de cancer, une plus faible réponse immunitaire, impacter la fertilité et la thyroïde. « Les PFAS sont vraiment partout dans notre quotidien, et sont donc présents dans nos déchets. Un état des lieux a récemment été lancé auprès des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) pour relever les sources de contaminations possibles en France. » Recherche et règlementation De la détection à l’analyse en passant par les procédés de traitement, les PFAS agitent la recherche et les autorités publiques. « Nous n’avions pas pris conscience de l’ampleur et nous ne connaissons aujourd’hui principalement que les contaminations autour des usines fabricantes ou utilisatrices de PFAS. L’analyse et le traitement de cette famille qui serait composée de plus de milliers de molécules différentes sont plutôt délicats. Une règlementation globale est indispensable pour réduire activement les PFAS dans nos milieux naturels et dans nos eaux. »
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