L'intégrité scientifique se définit comme l'engagement à mener des recherches de manière honnête, fiable et transparente, en respectant des règles éthiques pour garantir la confiance dans les résultats et auprès de la communauté scientifique. Bruno Allard, référent intégrité scientifique (RIS) de l’INSA Lyon, en résume le concept.
Les mots-clés de l’intégrité scientifique
Délimitée dans le code de la recherche par l’article L.211-2, l’intégrité scientifique demeure indispensable au bon fonctionnement des communautés de la science. Elle est le socle d’une relation de confiance entre le monde de la recherche et la société civile, pour assurer que la science soit et reste un outil pertinent au service du progrès et de l’innovation pour le bien commun. Elle repose ainsi sur 4 piliers : la fiabilité, le respect, l’honnêteté et la responsabilité. « Fiabilité dans la conception, la méthode et l’analyse ; le respect envers les participants, les collègues et les écosystèmes de la recherche ; l’honnêteté dans l’élaboration, l’évaluation et la diffusion de résultats justes, complets et objectifs ; et la responsabilité pour les activités de recherche, depuis l’idée jusqu’à la publication », explique Bruno Allard.
Dans quels cas parle-t-on de violation de l’intégrité scientifique ?
Il peut s’agir de fraudes scientifiques « intentionnelles », comme la fabrication ou la falsification de données ou du recours au plagiat. Les fraudes peuvent conduire à une sanction, mais il peut aussi s’agir de pratiques questionnables, comme des pratiques inappropriées qui nuisent à la fiabilité des résultats, comme la rétention, l’omission ou le traitement de données, des segmentations de publication ou même des interactions biaisées avec ses pairs chercheurs. « Il est nécessaire de nourrir une véritable culture académique de l’intégrité scientifique, sorte de processus de transformation des valeurs, parfois très abstraites, en normes pragmatiques encadrant la pratique de la recherche ».
Pourquoi est-elle cruciale ?
L'intégrité scientifique est cruciale pour garantir la fiabilité et la crédibilité des recherches, maintenir la confiance des chercheurs entre eux, mais surtout la confiance de la société et assurer l'avancement solide des connaissances. Elle favorise la transparence et la reproductibilité des résultats, notamment dans des domaines tels que la santé ou l’écologie et l’environnement. Elle a pour but de prévenir les erreurs qui pourraient avoir des conséquences néfastes pour les chercheurs et la société. « Respecter les principes éthiques d’une recherche intègre est un devoir, qui veut protéger la science, la société et les générations futures de chercheurs ».